Vers une stabilisation des taux autour de 3,3 % à 3,5 %
En 2026, l’évolution des taux d’intérêt reste l’un des enjeux majeurs pour le marché immobilier. Toutes les projections publiées par les observatoires du crédit convergent vers un scénario similaire : les taux devraient se stabiliser ou connaître une légère remontée, après la forte correction amorcée depuis 2023. Les estimations situent les taux moyens autour de 3,3 % à 3,5 % sur 20 ans, confirmant qu’il n’y aura pas de retour aux niveaux exceptionnellement bas d’avant 2022.
Cette stabilisation s’accompagne d’un marché du crédit plus sélectif. Les banques privilégient désormais les emprunteurs aux profils solides, avec un apport conséquent et une situation financière stable, créant ainsi des écarts plus marqués entre les meilleurs et les dossiers plus fragiles. Dans ce contexte, l’accès au crédit reste possible, mais à condition de présenter un projet bien préparé et un financement sécurisé.
Une hausse des prix modérée mais durable
Contrairement à ce que certains attendaient, la baisse des prix n’a pas été massive et ne le sera probablement pas en 2026.
Prévisions de prix pour 2026 :
- +2 % à +3 % dans la majorité des grandes villes
- Entre +0,5 % et +1 % dans les zones rurales ou détendues
- Un marché qui se stabilise, sans pour autant s’orienter à la baisse
Les experts parlent désormais d’un retour à la normalité, loin de la flambée des années 2015-2022, mais sans effondrement non plus.
Pourquoi les prix remontent ?
La remontée des prix s’explique par un ensemble de facteurs structurels et conjoncturels qui continuent de peser sur le marché. D’abord, la France souffre d’un manque structurel de logements depuis plus d’une décennie. Le rythme de construction n’a jamais réellement rattrapé la croissance démographique et l’évolution des modes de vie, ce qui crée une tension mécanique sur les prix.
À cela s’ajoute une reprise progressive de la demande. Après une période de forte prudence liée à la hausse des taux et à l’incertitude économique, de nombreux ménages reviennent sur le marché. Les projets mis en attente en 2023–2024 se concrétisent, créant un regain d’activité qui soutient les prix.
Enfin, la relance partielle de la construction neuve, bien que positive, reste très insuffisante pour absorber la demande. Entre coûts de matériaux élevés, difficultés des promoteurs et délais administratifs, le secteur peine à se redresser pleinement. Résultat : l’offre nouvelle ne compense pas les besoins, ce qui contribue à maintenir les prix à la hausse.
Marché locatif 2026 : une tension sans précédent
Le marché locatif continue de s’assécher, il y a moins 25 % d’annonces sur trois ans au niveau national.
Si le marché locatif reste aussi tendu en 2026, c’est parce que plusieurs dynamiques profondes continuent de peser sur l’offre. D’abord, on observe depuis plusieurs années un retrait progressif des bailleurs privés. Entre hausse des charges, obligations réglementaires et rentabilité en baisse, de nombreux propriétaires choisissent de réduire leur parc locatif, voire de vendre leurs biens plutôt que de les remettre en location.
Les normes énergétiques de plus en plus strictes jouent également un rôle décisif. Les nouvelles exigences liées à la performance énergétique poussent certains propriétaires à sortir du marché les logements classés F ou G, faute de pouvoir financer les travaux nécessaires. Ce phénomène réduit mécaniquement l’offre disponible, notamment dans les grandes villes.
Par ailleurs, les rentabilités locatives se sont comprimées, impactées par la hausse des taux d’intérêt, l’encadrement des loyers dans plusieurs métropoles et l’augmentation des coûts d’entretien. Investir dans le locatif reste possible, mais l’équation financière est plus complexe, ce qui refroidit une partie des investisseurs.
Résultat : une offre qui se réduit année après année, alors que la demande continue, elle, d’augmenter. La pression locative risque d’être l’un des grands enjeux immobiliers de 2026.
Conclusion : 2026, une année de transition vers un marché immobilier plus sain
Si 2026 n’annonce ni un boom spectaculaire ni une crise majeure, tout indique que le marché se dirige vers un équilibre plus stable :
- des taux plus prévisibles
- des prix qui progressent raisonnablement
- un marché locatif qui reste très tendu
- un neuf en reconstruction progressive
Pour les futurs acheteurs, 2026 sera l’année de la confiance mesurée. Pour les investisseurs, ce sera l’année de la sélection rigoureuse. Pour les locataires, l’année des négociations et de la vigilance.

